Le Puy-de-Dôme

Le nom " Puy-de-Dôme " n'aurait rien à voire avec le fait qu'il s'agit d'un dôme de lave. L'origine du nom n'est pas certaine mais pourrait provenir du dieu Gallo-romain Mercure-Dumias. Le volcan serait alors, pour les gallo-romains, le Podium de Dumias, en raison de la présence du temple.

Il est difficile de ne pas intégrer le volcan phare de la Chaîne des Puys, et ses 1464 m, dans une illustration de Clermont-Ferrand. Tel le Vésuve et Naples, toutes proportions gardées, le couple est indissociable. Les gaulois y avaient établi un temple, puis les romains. Le Tour de France ne le grimpe plus faute de place au sommet. Un train à crémaillère (il y en avait eu un train de 1906 à 1927) a été inauguré pour transporter les 450 000 visiteurs annuels qui utilisaient leurs voitures ou les navettes en juillet-août (6500 visiteurs/jour). Voir la rubrique Terre de Lave.

Le 15/01/2008 le volcan a été classé Grand Site de France, le sixième lieu à recevoir ce label après le Pont du Gard, la Montagne Ste-Victoire, l'Aven d'Orgnac, la Pointe du Raz et Bibracte-Mont Beuvray.

Pour en savoir plus sur le plan volcanisme voir "Auvergne - Terre de lave"

01/08/2018

Le Puy-de-Dôme vu du pied de la cathédrale,

en haut de la Rue des Gras le 04/11/2008

Un avion sur le Puy-de-Dôme

Le 7 mars 1911, Eugène Renaux et Albert Senouque remporte le « Grand Prix Michelin »

en reliant Buc (Yvelines) au Puy de Dôme à bord d’un avion biplan.

ATTERRISSAGE AU PUY DE DÔME 

par Guy PAQUELET*

 

Aérodrome de Buc, 8h57, le 7 mars 1911. L’aviateur Eugène Renaux et son compagnon Albert Senouque décollent leur biplan Farman (moteur Renault 8 cylindres, 50 CV) en direction de Saint-Cloud, puis c’est le cap au Sud. Ils ont 150 à 200 litres d’essence, un baromètre, une boussole, un cornet acoustique pour se parler et... une certaine dose d’enthousiasme. Renaux a fixé dans son dos une carte que Senouque lira au fur et à mesure de la progression du vol.

Deux commissaires de l’Aéro-club de France sont présents pour contrôler le départ de Buc. Monsieur et Madame Maurice Farman assistent aux préparatifs et partent en automobile voir passer les aviateurs à Saint-Cloud. Sont aussi présents M. Richard, chronométreur officiel et M. Bienaimé, commissaire de l’Aéro-club de France.

Le temps est brumeux et le vent de Nord-Nord Ouest.
Les aviateurs passent Cosne-sur-Loire vers 11h15 et cap sur Nevers où ils effectuent un ravitaillement.
Le Farman vole à une allure d’au moins 80 km/h, peut être plus car, à peine avait-on aperçu l’appareil qu’il disparaissait déjà à l’horizon.

11h53, atterrissage à Nevers. Ovation d’une foule aux deux voyageurs qui sont très calmes et très frais. Courte interview par l’envoyé spécial du journal «Excelsior Illustré» : « gêné par le vent arrière qui nous ballottait d’inquiétante façon... Altitude 500 m durant tout le parcours, le moteur a consommé 70 litres d’essence. Un dernier coup d’œil à mon biplan, et je m’en vais ».

12h16 : mise en route et décollage ; cap sur Moulins (13h20) où l’avion quitte la vallée de l’Allier pour celle de la Sioule et ligne droite vers Clermont-Ferrand.

Observatoire du Puy-de-Dôme, 14h10, émotion, Renaux est en vue. Le Farman effectue le tour complet de la cathédrale vers 1300 m d’altitude puis monte à 1900 m pour apercevoir le sommet. Le pilote redescend ensuite au niveau de la plateforme sur laquelle il pose son appareil qui s’arrête après un roulage de 5 à 6 m (il est 14h23).

Les deux aviateurs ont remporté le «Grand Prix Michelin» au terme d’un trajet total de 5 h 10 min et 27 sec, en avance de 50 mi­nutes sur le délai imposé pour franchir les 380 km du parcours.

Ce prix, lancé en mars 1908 et doté d’une récompense de 100.000 francs, imposait au pilote de décoller de Paris avec un passager à bord, survoler l’arc de triomphe puis parcourir 340 km jusqu’au Puy-de-Dôme et y faire le tour de la cathédrale avant de se poser au sommet du Puy, le tout en moins de 6 h.

Les spécialistes de l’époque pensaient qu’un tel exploit ne serait pas possible avant de nombreuses années ! Weymann et les frères Morane avaient déjà échoué en septembre et octobre 1910.

*Extrait de la revue «Pionniers» n°185 de l’association «Les Vieilles Tiges»

Un temple romain sur le Puy-de-Dôme

Le Temple de Mercure n'a pas la taille du Parthénon c'est évident. Mais un temple, tel que nous propose la belle vue d'artiste ci-contre, représente quelques centaines voire millier de tonnes de produits de construction.

Pourquoi ne reste-t-il que quelques éléments de ce temple édifié au 1er et 2ème siècle ?

On estime désormais, depuis 2008, que les blocs de domite utilisés proviennent de la carrière du cratère Kilian (1)(2) et non du Puy de Clersiou (3).

Or la domite est une roche volcanique blanchâtre, d'aspect crayeux, à rares phénocristaux (wikipédia). Elle n'a rien à voir avec la trachy-andésite utilisée pour la reconstitution supposée visible désormais au sommet du puy.

Le Temple n'aurait-il jamais été terminé ? 

Après la destruction du temple (comment, pourquoi, par quoi ou par qui ?), les blocs, montés à 1400 m, ont-ils été redescendus pour être réutilisés ? Certes on trouve en effet des constructions avec de tels blocs au col de Ceyssat, à la Font-de-l'Arbre (encadrements, pierres d'angles), le long de la voie romaine à Chamalières, et même à Trémonteix, mais la carrière du Kilian était toujours accessible et utilisée au moyen âge !

Je penche vers la première hypothèse d'autant qu'un spécialiste du monde romain, rencontrée lors d'un voyage en Jordanie, m'avait dit qu'il n'y avait ... jamais eu de Temple de Mercure au sommet du Puy-de-Dôme ! Un scoop ? Mais pas question de fusiller le joli mythe.

Ne pas oublier que le temps au sommet du Puy-de-Dôme est froid, venté, enneigé presque la moitié de l'année et que l'accès par le chemin des muletiers n'est pas des plus faciles.

Il est possible que le temple se soit réduit à un espace cultuel limité.

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(1) Didier Miallier en 2008 découvre une carrière de l'époque mérovingienne.

Pierre Boivin, Bernard Dousteyssier pense qu'il y avait auparavant une vaste carrière gallo-romaine.

(2) Tous les trachytes gallo-romains échantillonnés (dont 10 échantillons distincts au temple de Mercure et 10 au col de Ceyssat) se rattachent sans ambiguïté au Kilian.

(3) en fait Sarcoui, Clersiou et Aumone (petit Suchet). Ce qui n'exclut pas que des éléments en proviennent.

En savoir plus

Si vous êtes sportif : partir du Stade du Colombier à Chamalières, emprunter ce qui reste de la voie romaine qui permettait d'accéder au Puy-de-Dôme, puis prendre le chemin des muletiers pour atteindre le sommet.

Pour le retour redescendre en parapente !